Réunion du 30/5/01 du groupe de projet lieu interassociatif

Au cours de cette réunion nous avons prévu d'écrire une plateforme de base pour mettre au clair le projet de lieu interassociatif.

Sont présents:

Sandrine et Ludo de La Brèche (assocs: Distance Focale, Orange Bleue, Grain de Sable, Vis Fabula, La Sauta, L'Arpette, Act-Libre, FARE), Paule Mazé de ATTAC; Jean-Claude Boyer de ADN; Michèle du Réseau des Ecovillages du Soleil; Eddy de Ateliers Sud; Pierre Sicard de IDS (associations membres: Artisans du Monde 06, Génération Solidarité, Greenpeace, MRAP Nice, ATTAC 06, Confédération Paysanne, Méditerranée Afrique Solidarité, Coordination Régionale des Réseaux d'Echanges de Savoir, RITIMO); Roger Nicolas de Génération Solidarités et Coordination des réseaux; Yannick Beauget de Greenpeace (groupe local de Nice); Djilo du Collectif des Diables Bleus et de Monta Cala Vaï; Gilles Mortreux de Babazouk.

Au cours de cette réunion, les idées fusent et auront besoin d'être synthétisées. Une première synthèse est faite par Gilles.

Pourquoi ce projet?

L'état des lieux:

Actuellement, les associations participantes manquent de locaux, de place.

Ou, comme les Diables Bleus, elles n'ont pas l'assurance de pouvoir garder leurs locaux.

Pour faire avancer leurs projets elles ont souvent besoin de travailler ensemble.

Les aspirations:

Nous ressentons le besoin de favoriser une synergie, l'envie de créer un pôle de vie, d'économie sociale, lié au culturel, de renforcer les liens entre associations de mouvances plus ou moins proches.

Nous voulons mettre l'accent sur la dynamique de relation entre gens et groupes de divers horizons qui travaillent ensemble; être un laboratoire sociologique. Laisser une place à la richesse non quantifiable des échanges.

Aux Diables bleus par exemple il y a échanges de compétences, échanges de personnes dans les divers projets associatifs. A certains moments la coexistence des projets permet que de nouveaux projets mélangeant les aspirations d'acteurs de diverses associations voient le jour et soient réalisés.

Gilles nous demande quelle serait notre spécificité par rapport à une maison des associations, qu'est-ce qui nous en démarquerait ?

Le projet n'est pas une juxtaposition d'associations, c'est beaucoup plus vaste. Nous souhaitons quelque chose de transversal, de global, que le lieu soit un lieu qui prenne en compte les différents aspects de la vie, pas juste celui de la vie associative en dehors de la vie économique.

Qu'il n'y ait pas que des associations, que ce soit aussi comme une pépinière d'entreprises, qu'il y ait des projets et des réalisations économiques par exemple un restaurant bio associatif, une coop bio…, une boutique Artisans du Monde: des activités économiques qui seraient sous forme d'associations ou de scop, combinés à une structure à objectif pédagogique d'information.

L'expérience du papier mâché est évoqué. Le lieu comprenait resto, librairie, salle de spectacle, salle de jeu. Il y avait des salariés. Le resto était excédentaire et comblait les déficits du reste.

Idée, si possible, de contacter ceux qui ont mené cette expérience.

Le lieu serait un lieu d'apprentissage aussi, de partage des savoirs, par exemple un atelier de fabrication du pain... Le lieu serait ouvert sur le quartier.

Il pourrait y avoir un projet d'habitat collectif. Que l'endroit soit un lieu de vie, de passage, un carrefour.

Faire un éco quartier, mieux… la commune libre d'Angely

Un point d'appui pour le "développement durable" local ou "la mise en valeur des ressources" (la notion de développement est contestée par certains d'entre nous, car pour eux ce n'est pas le développement qui manque, les ressources sont déjà là, il s'agit plutôt de les faire émerger). Cette différence de terminologie nous fait sentir qu'une discussion sur l'éthique sera nécessaire, savoir qu'est-ce qu'on veut/peut accepter.

Un de nos atouts, une de nos forces c'est la compétence de fonctionner ensemble, sans leadership, à égalité, elle a été mise en évidence, par exemple, dans l'expérience du collectif des diables bleus.

On met en œuvre en interne ce qu'on prône en externe: la fin de l'isolement, le retour au débat collectif, le partage du pouvoir. Revenir au fonctionnement du village, au quartier.

Notre spécificité: la transversalité, c'est une tentative de modèle social.

L'effet 'aimant' dynamisera aussi le lieu (voir le compte-rendu de la réunion du 26 mai).

Si le lieu choisi est un lieu des casernes d'Angely, cela s'apparentera aux expériences sociales de réutilisation des friches militaires ou industrielles qui ont fleuri en Europe.

Ce sera une fenêtre du rural en ville avec les échanges d'idées et de produits entre la ville et l'arrière-pays. Ce pôle sera départemental pas seulement niçois, il y a la proximité de la gare, le centre multi-modal (?).

Nous voulons intégrer la relation nord sud.

Idée d'écologiser le lieu, qu'il soit une vitrine de la nécessité de plus en plus pressante d'essayer d'adapter les constructions urbaines à l'écologie, par exemple en ce qui concerne le mode de chauffage.

Certains pensent qu'il ne faut peut-être pas le dire en premier pour ne pas risquer d'avoir des portes fermées à cause de la force du lobby edf. En même temps dans la région un projet de construction d'une ligne haute tension a pu être annulé grâce à la force du débat public sur la construction d'une ligne permettant d'apporter de l'électricité nucléaire à Nice.

Le chauffage plus écolo, par exemple le projet de chauffer une petite ville (vers Serpançon?) avec des briques de bois, commence à émerger. (Ndlr: pas très écolo le chauffage a bois.. seul peut-être le solaire passif et le bioclimatique...).

Comment va-t-on financer?

Nous voulons cofinancer le lieu, une partie par les associations, arriver à une somme proche de 500 000 francs, faire une souscription et faire des partenariats avec des institutions, ministères...

Djilo pense que les Diables bleus pourront mettre environ 150 000 F.

Amnesty aurait vers 40000 F à investir dans le projet.

Yannick parle de la maison de l'écologie de Lyon pour laquelle une souscription avait été lancé à 2500 F la part.

Combien coûterait classiquement le bâtiment rose et l'ensemble des bâtiments et terrains?

Le terrain 1 a été vendu pour l'université. Il a été cédé, après négociation avec Baretti 40 millions de francs.

L'administration des domaines fixe un prix au mètre carré. Il reste 3 hectares, le coût voulu peut-être d'environ 30 a 70 millions. L'armée est chargée de la "valorisation" des casernes. Une vente aux enchères est envisagée. L'état ce n'est pas son rôle de faire des fleurs à l'immobilier qui est déjà très envahissant à Nice. Donc c'est jouable de se porter candidat à l'achat. Il faut chercher un maître d'œuvre partenaire, nous pouvons recenser qui peut être maître d'œuvre.

La vente aux enchères peut aussi être conditionnée â l'obligation pour le maître d'œuvre de rétrocéder une partie (par exemple 1000 m2) â un projet associatif. Le terrain risquerait alors d'appartenir au maître d'œuvre.

L'alternative a l'achat classique

Un choix politique... sur un bon dossier et une bonne mobilisation.. et après on a quelques années pour concrétiser le projet. Puisque c'est un choix politique de vendre, ou donner a bail emphytéotique ou pour des sommes raisonnables ces immeubles (qui en fait sont un investissement fait par la collectivité amorti depuis fort longtemps et qui maintenant n'ont rien coûté), en vue de projets de vie et d'activités d'utilité sociale.

C'est un gros projet qui peut nécessiter de mobiliser beaucoup de moyens, de personnes....

C'est une utopie réalisable.

Il y a d'autres idées importantes à creuser comme par exemple celle de mettre plus d'équilibre et de solidarité dans les rapports nord/sud au cœur de l'opération.

Calendrier:

Le 8 Roustang vient sur économie sociale.

Prochaine réunion: le 5 juin 2001 à 10 h aux Diables Bleus.

Mail commun: operation@teaser.fr