Une action rapide de protection de notre patrimoine génétique ne peut venir que du monde des jardiniers. C'est à eux de donner l'exemple, et on ne peut que souhaiter que les maraichers et les agriculteurs les imitent.
Les semences traditionnelles, développées par un peuple dans une région déterminée,représentent avant tout l'autonomie et la sécurité alimentaire, reflet des climats, des peuples et des cultures.
Les grands semenciers de ce monde leur « empruntent » une variété, en modifient un ou deux des 23 000 gènes et affirment ensuite, haut et fort, que la variété ainsi modifiée est maintenant leur «propriété intellectuelle ». Une des meilleures façons de contrôler un peuple, c'est de contrôler sa chaîne alimentaire. Les multinationales l'ont très bien compris : elles ont la main mise sur les semences, les fertilisants, les phytosanitaires et les réseaux de distribution.
Une action rapide de protection de notre patrimoine génétique ne peut venir que du monde des jardiniers. C'est à eux de donne l'exemple et on ne peut que souhaiter que les maraîchers et les agriculteurs les imitent et s'orientant progressivement vers des concepts de qualité de Ia production, de respect de l'environnement et d'autonomie réelle dans l'exercice de leur métier d'hommes de la terre. Soixante-dix ans après l'émergence de l'agriculture biodynamique et biologique, il n'existe en France qu'une dizaine d'hectares consacrées à une production grainière respectant les cahiers de charge de l'agriculture biologique.
Il existe heureusement
des regroupements d'agriculteurs produisant des semences biodynamiques
ou biologiques dans certains pays européens tels que la Suisse et
l'Allemagne. Aux Etats-Unis, un groupe d'une quarantaine d'agriculteurs
se met actuellement en place avec Threshold Seeds. Leur finalité
est de produire des semences biodynamiques au service des agriculteurs
et des maraîchers.
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LES JARDINS DE COCAGNE
L'engouement sans cesse croissant pour le jardinage en occident, peut être motivé par un intérêt tout aussi bien thérapeutique, alimentaire, culturel ou esthétique. Plus de dix millions de jardiniers en France jardinent avec passion, recherchent la saveur, la beauté, les parfums, sont en quête d'insolite, apprécient la diversité et préfèrent que leurs tomates, leurs laitues ou leurs mais doux soient récoltés sur plusieurs semaines plutôt qu'en une seule fois.
Ils constituent une force potentielle quant à la répertoriation et à la protection de ce qu'il reste àsauver de biodiversité alimentaire. Nous avons l'exemple du Seed Savers Exchange aux USA qui en vingt années a pu rassembler près de 8000 jardiniers. Près d'un millier de ces jardiniers, tous les ans, mettent en culture des porte graines de plantes considérées en danger de disparition et offrent ces semences aux autres membres ou reseau.
Les Jardins de Cocagne en France, permettent d'établir de nouveaux liens entre les producteurs et les familles de consommateurs. Les familles prennent une action dans l'association et reçoivent en échange des légumes frais et biologiques toutes les semaines. Ils pourraient bien devenir de plus des réserves de semences bio.
Aux USA, le mouvement
de «Community Supported Agriculture», qui est une forme d'agriculture
soutenue par une communauté humaine, comprenait 40 fermes ou domaines
de maraîchage en 1990. Quatre ans plus tard, il existe 400 réalisations
partageant ce renouveau social et agricole. Certaines de ces unités
ont commencé à produire des semences bio au service de ce
mouvement national.
DES ACTIONS CONCRETES
Nous souhaiterions tout d'abord que se mette en place un réseau de petits producteurs qui puissent chacun prendre en charge quelques variétés, plus particulièrement dans les espèces dont les variétés s'hybrident entre elles. En essayant de laisser la nature faire et d'isoler les plantes porte graines le plus loin possible, dans de nombreux domaines de culture.
Préparer ensuite la publication d'un ouvrage, si possible collectif, sur les techniques de production de semences en fonction des familles et des espèces de plantes potagères, condimentaires et céréalières, nous semble être une étape indispensable à la protection des ressources génétiques.
Dominique Guillet
Terre de semences
Chemin de Parenove
30100 ALES
FRANCE
Tel : 04 66 30 64
91
Fax : 04 66 30 61
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