SITUATION DE CRISE

>Décembre 1995: LA FRANCE EN GREVE...


Débats


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Perseverare diabolicum

La mobilisation des étudiants qui a débuté à Rouen, il y a 7 semaines, sur
des problèmes de locaux et d'encadrement, touche aujourd'hui tout le
système de formation. Malgré les appareils syndicaux, le refus du
corporatisme diant-diant commence à s'exprimer. Ainsi l'appel adopté par
l'Assemblée générale de Paris VIII exige, outre la réquisition des facs
privées, un revenu garanti pour chacun, la levée du plan Vigie pirate et le
retrait des mesures discriminatoires envers les étudiants étrangers.
Soigneusement ignoré des médias, cet appel a pourtant été voté par un tiers
des délégués de la coordination nationale étudiante du 21 novembre. Le
mouvement ne cesse de s'étendre, mais attention aux rebondissements de
dernière minute. Soyons en sûrs, Bayrou va accorder 2 milliards à la
"sécurité des établissements universitaires", (soit, si on veut compter
ainsi, 1000 fr. par étudiant !). Ses "médiateurs", ses "États généraux", ne
constituent en rien des résultats à la hauteur de l'enjeu. Ce sont autant
de manoeuvres destinées à gagner du temps. Bayrou attend que nous nous
mettions en vacances, comme si l'ordure croyait vraiment au Père Noël.

La rue fait et défait les lois.
Ils visent le pourrissement. Juppé, énarque le mieux formaté de sa
génération, sait que toute concession majeure ouvrirait la voie à de belles
échappées hors de la routine mortifère de l'emploi salarié. En 1986, la
lutte contre la sélection sauce Devaquet avait produit l'éclosion de
coordinations qui prirent le relais d'une action syndicale essoufflée. En
mars 1994, le mouvement contre le CIP, première intervention politique des
scolarisés sur la question du salaire, avait suscité une reprise des luttes
salariales dans les entreprises. La portée générale des mouvements issus du
système de formation réside ainsi dans leur capacité à ouvrir une nouvelle
époque d'affirmations conflictuelles. Universités, IUT, LEP, lycées et
collège sont bien cette usine ou se produit la première des richesses, la
force de travail. L'effervescence actuelle, loin de s'opposer à une réforme
annoncée, porte en elle un changement qualitatif de l'existence, Mais si le
mouvement ne sait ni se poursuivre ni s'élargir, quelques rustines
financières viendront retaper un outil de formation qui restera incapable
d'accueillir les nouvelles générations d'étudiants.

Tous intermittents du spectacle ?
Comment oublier que le système de formation participe pleinement à
l'organisation d'un marché du travail qui voit se généraliser
l'intermittence? La misère de l'université n'est pas inadaptée au rôle qui
lui est dévolu: un monde où la richesse s'accroît sans cesse tandis
qu'augmente continûment le nombre des pauvres suppose l'organisation de la
rareté. Dresser les salariés à la concurrence et à la soumission, qualifier
à la polyvalence et à la disponibilité, telles sont les fonctions majeures
de l'université qui doivent être renversées et subverties.

Ciao Mac Do!
Malgré une compétence productive et un niveau de formation sans précédent,
cette génération est contrainte de se faire employer à bas prix de Contrats
à Durée Déterminé en stages parkings ou gratuits, de périodes de chômage
(le plus souvent non indemnisé) en périodes de formation. Le chômage
représente désormais un passage obligé pour une bonne moitié des moins de
trente ans. Telle est la raison essentielle de l'interdiction du Rmi aux
jeunes et aux étudiants: renforcer l'exploitation du travail précaire en ne
reconnaissant aucun statut à ceux qui l'effectuent. Comment s'acheter une
bonne bouteille ou la totale de Karl Marx dans la Pléiade quand on reste
même interdit de rmi ?
Une perspective s'offre à nous: élargir le mouvement à l'ensemble de la vie
quotidienne. Organiser des forums sauvages, former partout des collectifs,
d'autodéfense sociale, d'agitation, de remue méninge, etc.., occuper ce que
nous trouvons vide, telles sont les urgences présentes. Il sera toujours
temps ensuite de faire réseau.
Que cent peurs s'évanouissent, que mille complicités s'affichent ! Ils sont
Vichy, soyons pirates ! Bienvenue en Zone libre !

Paris le 29 novembre 1995
Collectif d'Agitation pour un Revenu Garanti Optimal, (CARGO) co MTLC
21 ter rue Voltaire 75011 Paris. M Boulets Montreuil.
RDV le Jeudi DE 18 À 20 heures.



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CHRONIQUE NANTAISE D'UNE COLERE QUI MONTE
NANTES LE LUNDI 20 NOVEMBRE 1995

Il s'est tenu en début d'après-midi une Assemblée Générale dans les
bâtiments de la faculté des lettres et des sciences humaines. Elle faisait
suite à deux autres A.G. qui avaient réuni peu de monde (environ 200
personnes). Mais il avait été quand même convenu d'en tenir d'autres,
toutes les semaines, sous une autre forme : l'organisation de débats sur
des thèmes variés et sur l'actualité.

Cette nouvelle Assemblée Générale connu un plus grand succès car 800
personnes y ont pris part. On doit souligner qu'il est désormais naturel
pour tout le monde de parler et de penser en terme politique. On peut
reconnaître ici les "vixtoires" des différentes associations politiques
présentes à l'université, notamment du Scalp, et les traces des précédents
mouvements, essentiellement du C.I.P. (voir la brochure "On a toujours
raison de se révolter" éditée par le Réseau No Pasaran).

Le fond des différentes interventions portaient sur la base que chacun
entendait donner au mouvement. Certains pensaient qu'il fallait partir des
problèmes étudiants pour tenter un élargissement et d'autres (donc le
Scalp) qu'il n'était pas possible de découper en tranche notre vie et nos
problèmes : à problèmes politiques globaux nous devions tenter des
approches et des réponses globales. Nous refusons d'être des saucissons
coupés en tranche. Nous ne voulons plus être des personnes éclatées
(étudiants, consommateurs, usagers de la sécurité sociale, jeunes, pauvres,
électeurs, salariés, banlieusarts...) mais des individus entiers qui
connaissent et maîtrise leurs conditions d'existence.

NANTES, MARDI 21 NOVEMBRE 1995

Suite à l'A.G. de la veille, des piquets de grève ont été tenus le matin à
l'entrée de la fac de Lettres principalement : beaucoup de difficultés
rencontrées avec les étudiants. Il apparaît déjà qu'il est difficile de
tenir des piquets de grève sans tract explicatif, quand la grève n'est
votée que par environ 800 personnes... En bref il règne déjà une sale
ambiance quand l'A.G. se prépare vers 11h.

Environ 1500 personnes se réunissent pour l'A.G. : les gens qui sont déjà
"dans le mouvement" depuis le début de la semaine (voire avant), ceux qui
savent que c'est une journée nationale de mobilisation étudiante et qui
veulent y participer, ceux qui se sont fait refouler aux piquets de grève
et les étudiants de droit qui se sont fait déloger de leur amphi et qui
attendront la fin de l'A.G. pour voter contre la grève (on ne peut que
soupçonner fortement leur appartenance politique !).

Le déroulement de l'A.G. est assez catastrophique : la commission qui
s'était réunie la veille pour proposer un plan de structuration du
mouvement est en décalage avec les préoccupations de l'assemblée. Ce plan
propose en gros une A.G. souveraine, autonome et plurielle, ce qui en fait
ne veut pas dire grand chose pour l'assemblée qui n'est pas politisée en
général. Il propose l'élection d'un président, de deux secrétaires et il
propose ensuite la mise en place de 9 commissions. Ce plan est voté par
l'assemblée, aussitôt les journalistes présents s'empressent de filmer (ils
ne filmeront que les votes, c'est ça le spectacle !). Ceci dit rien n'a été
discuté dans l'assemblée, personne n'a compris ce qu'impliquait les
propositions : résultat nul. Après discussion avec les militants et autres
personnes investies dans le mouvement, il s'est avéré que c'était peut-être
"mettre la charrue avant les boeufs" que de proposer un tel texte qui
sousentendait que le mouvement pouvait durer des semaines. Seul le
fonctionnement démocratique de l'A.G. aurait été nécessaire et suffisant.

Suivi des votes, des discussions, des mini-débats, des altercations, des
phrases en l'air sur tout et n'importe quoi : le président de séance élu
n'importe comment également était incapable de faire quoi que ce soit pour
rendre un peu plus cohérente cette A.G.

-"ça ne sert à rien de demander de l'argent à l'Etat, de toute manière il
ne fait que de dire qu'il n'en a pas."

-"Il faut que l'A.G. vote une motion qui dénonce toutes les gégradations
faites lors des manifestations";
Au bout d'une heure et demi les étudiants sortent de l'amphi, l'appel de
Toulouse est relu et revoté mais tout le monde gueule car personne ne veut
demander deux milliards ou une loi de programmation budgétaire, finalement
tout part dans tous les sens. Un vague parcours de manifestation est voté
par on ne sait qui pour la manif de l'après-midi. Aucun slogan de banderole
n'est décidé, pas un mot sur les lycées qui se sont mis en grève...

La manifestation sera à la hauteur de l'A.G. Les étudiants en sport (staps)
prendront la tête de la manifestation avec une banderole "staps dans la
rue; plus de places, plus de profs", avec des ballons de couleur, des
déguisements et la holla pour unique forme d'expression.

Une manifestation qui réunira quand même 6000 personnes, qui avait sûrement
plus envie de se faire un petit tour en ville pour se défouler plutôt que
de gueuler des slogans et de revendiquer quoi que ce soit.
Le prochain épisode c'est une A.G. à la fac le mercredi 22 novembre à 13h
pour préparer la mobilisation de vendredi matin avec la fonction publique.

- Scalp Nantes
Il existe un serveur minitel permettant
de mettre en contact toutes
les Facs:
3615 TELISE*FAC

>Pour ma part j'envisage de créer un newsgroup " comités des usagers en greve"
Je pense que cela serait une tr s bonne chose mais je ne sait pas comment
on fait pour creer un newsgroup

>humour et colère ,

Nous semons la tempete mais nous preferons le soleil
karim@magic.fr



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NOUS SOMMES TOUS DES CLANDESTINS!

Paris 8 est l'université qui a exprimé l'exigence de réels contenus
politiques face à une gestion syndicale qui essaye de limiter le conflit à
la seule dimension étudiante.
La spontanéité du mouvement a été encore une fois bafouée au profit de
revendications corporatistes.
Le problème de la situation socio-économico-politique de l'étudiant
s'inscrit dans un cadre plus général: précarisation des ressources,
exploitation non rémunérée des forces productives de la jeunesse et de la
force travail étrangère non représentée.
La revendication d'un statut privilégié ne nous intéresse que dans la
mesure où elle épouse la valorisation des étudiants étrangers et de tous
ceux qui sont victimes de ce processus d'appauvrissement (des ressources
humaines comprises).
Nous n'accapterons pas d'être les boucs émissaires des tendances
incestueuses, élitistes et nationalistes d'un gouvernement qui fantasme une
société réussie.
Nous nous opposons au contexte politique actuel qui a son centre dans le
processus criminalisant et discriminatoire et qui nous touche en première
instance.
C'est en tant qu'étudiants que nous contestons ces mesures qui visent à
établir une nette opposition entre mouvement d'immigration et mouvement
étudiant.
Nous parlons bien sûr du plan d'urgence décrété par le gouvernement à
l'issue duquel il ne s'agit pas d'identifier les terroristes, mais de
répérer toutes les singularités clandestines qui s'opposent aux volontés
sécurisantes et à l'applattissement idéologique.
Nous faisons du processus d'exclusion, présupposé de la normalisation
sociale, un pur dispositif d'affirmation.
Nous dénonçons le plan Vichypirate, pas seulement au nom d'un égalitarisme
légaliste, mais aussi parce-qu'il s'agit pour nous de réfuser la
criminalisation en acte.

Nous sommes tous des clandestins !


Collectif des Apartides
Département de philosophie, université de Paris 8

Date: Mon, 4 Dec 1995 09:45:12 +0100
Mime-Version: 1.0
To: a-infos@lglobal.com
Subject: (fr) RIF / StDenis(4)



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POUR UNE UNIVERSITÉ DE RÉSISTANCE

Dans le cadre de la réflexion sur la fonction de l'université et de
l'ensemble du système de formation dans la société actuelle, nous avons
constaté la nécessité de réévaluer l'interaction entre université et
formation, université et production, université et savoir.
A un savoir qui se définit de plus en plus selon les exigences du marché du
travail, et à l'introduction de l'idée de formation comme élément
régulateur de la précarité et de la flexibilité, nous opposons une
université qui soit une instance politique de résistance et de création.
L'idée d'une université résistante, lieu d'existence d'une communauté
autre, répond au désir de nous soustraire aux déterminations que le capital
impose au savoir.
Il s'agit donc de faire du savoir ou plutôt de l'étude un moment de
création et de subversion.
L'université de résistance s'oppose à deux tendances apparemment
contradictoires qui délimitent son cadre actuel:
D'un côté l'investissement des entreprises dans la formation universitaire
(élément central du processus de précarisation) a comme conséquence la
métamorphose de l'université en instrument de formation continue.
D'un autre côté l'augmentation du nombre d'étudiants en sciences humaines
ne constitue pas, comme on pourrait le croire, un moment de résistance
critique au capital. Les sciences humaines participent à le définition de
la nouvelle force de travail flexible. Elles sont des lieux de transition
et de stockage à l'intérieur desquels on accueille et on résigne l'actuelle
et future classe précaire à sa condition.
La dévalorisation des diplômes dans ces disciplines et le manque de
financements pour la recherche pousse la population étudiante à renoncer à
l'enseignement. Nous savons en effet que d'autres structures plus
prestigieuses se chargent de former des étudiants qui, élévés dans le
respect des institutions, sont destinés à devenir la nouvelle élite
universitaire.
A cela il ne faut pas opposer la revendication d'un statut reconnu, mais
une université capable de résister à l'investissement du capital dans le
savoir et à la légitimité conventionnelle des élites.
Il ne s'agit pas de créer un espace à part, mais de penser cet espace à
partir des interactions qui l'instituent. Ces interactions définissent
autant de rencontres et de situations critiques qui loin d'avoir lieu dans
l'université sont l'université.
L'université de resistance est donc une université diffuse qui commence son
expansion politique avec l'exigence d'un revenu pour tous.

Collectif des Apartides
Département de philosophie, université de Paris 8


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Le 30/11/95, 19h a Jussieu

* manif de environ 20000 personnes, ce qui est mieux que la precedente
(30000 personnes, mais sans greve des transports).

*Les etudiants, lyceens mais aussi chomeurs etaient bien plus determines.

*Il y a eu en cours de manif quelques affrontements avec les CRS, mais il est
difficile de savoir si ils etaient l'oeuvre de provocateurs infiltres ou de
casseurs.

*Les manifestants se sont ensuite donnes rendez-vous a Jussieu (entre autre
pour
tion une coordination nationale), et peut etre un millier sont la, surement
pour y passer la nuit.

*Il y a eu tentative de formation de barricades (voitures retournees) mais sans
trop de succes, jusqu'a l'heure actuelle. Seuls les flics sont venus.

*Nombreuses arrestations.

vdb@lptl.jussieu.fr



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PRENONS LA PAROLE
METTONS LA LUTTE EN RÉSEAU

Pour favoriser la communication directe entre les acteurs du mouvement
étudiant en cours, les militants du réseau national anti-fasciste "No
Pasaran!" ont mis en place un système de diffusion électronique des
informations et des débats via internet.

En effet, nous ne devons pas laisser le monopole de la représentation et
des analyses du mouvement aux médias et aux organisations syndicales, il
est donc important de se donner les moyens de faire circuler, vite, et sans
intermédiaires, les infos, les comptes rendus, les tracts, les débats, par
tous les moyens nécessaires...

Subject: (fr) RIF / Scalp-Nante(2)



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MISERE... MISERE C'EST TOUJOURS SUR LES PAUVRES GENS
QUE TU T'ACHARNES OBSTINÉMENT

Désormais et depuis plus de 20 ans, les politiques de rigueur se suivent et
se ressemblent. De celle des socialistes en 1983 à celle de Juppé, elles
ont en commun l'exigence de la construction d'une Europe libérale (traité
de Maastricht) qui imposent un resserrement maximum des dépenses publiques
(réduction des déficits). Cette Europe anti-sociale se construit pour faire
du vieux continent un pôle économique compétitif dans le marché mondial. On
cherche à abaisser le coût du travail en libérant par exemple les
entreprises, mais pas les salariés (Remboursement de la dette sociale), des
cotisations sociales. C'est pourquoi l'Etat fait des choix politiques quant
aux budgets à amputer : éducation, santé publique, ASSEDIC, chasse aux
RMIstes... Bien sur, on ne pénalisera pas l'armement ou le train de vie des
députés (augmentation de 6%).

Doit-on continuer à soumettre notre santé, notre enseignement et l'ensemble
de nos conditions de vie à la loi de la compétitivité ? La mondialisation
de l'économie de marché est synonyme de précarisation et de pauvreté dans
les pays du Nord et d'intense misère dans ceux du Sud. Partout s'installe
un véritable apartheid social entre régions riches et régions pauvres,
centres prospères et banlieues pourries, santé pour riche (mutuelles) et
sécu minimum, écoles pompes à fric et facs à l'abandon... Ce développement
séparé s'appuie sur la propension des gens à rester passifs, à subir des
choix sur leur vie pour les empêcher de vivre leur choix.

C'est bien connu : plus la carotte est mince et plus le bâton est gros.
Pour maintenir cet ordre social inégalitaire, l'Etat augmente ses moyens
répressifs : îlotage depuis 1981, plan Vigipirate, nouveau code pénal,
double peine, armement plus puissant pour la police, vidéo-surveillance,
répression des mouvements sociaux, accords de Schengen, etc. Il faut
trouver aussi des boucs-émissaires. La France est aujourd'hui un pays
ouvertement raciste avec des lois racistes. Et pour finir il faut diviser
les victimes de la crie pour mieux régner : opposer frankaouis et
étrangers, chômeurs et travailleurs, précaires et titulaires, hommes et
femmes...

Le pillage et l'exploitation des pays de l'Est comme ceux du Sud déchirent
les structures sociales, et à la barbarie capitaliste s'ajoute
l'obscurantisme nationaliste et religieux.

Notre insoumission à la logique libérale s'exprime à travers notre refus de
tous les autoritarismes et la promotion de la solidarité entre les
individus et entre les peuples sur des bases d'échanges égalitaires.
Nous exigeons un partage des richesses, pas de la misère. Avec ou sans
travail, nous devons nous donner les moyens de vivre dignement et
autrement. Quand on imagine les profits liés à la spéculation financier,
quand on sait que la fraude fiscale sur cette même spéculation, en France,
chaque année, est égale au déficit budgétaire (230 milliards de francs),
qu'on ne nous parle plus de sacrifices.

Nous n'attendons rien des politichiens et souhaitons participer dans un
mouvement autonomie vis-à-vis de l'Etat et de toute structure gestionnaire
à la mise en place d'alternatives au système marchand.

Gérons les facs et les lycées nous-mêmes !
Contrôlons l'Etat et ne laissons plus l'Etat nous contrôler
Les patrons veulent nous virer, virons les patrons !

- Scalp de Nantes
antifasciste, solidaire, égalitaire, libertaire
24 novembre 1995

(Texte repris en grande partie par le Scalp-Reflex-Paris le 30/11)